Comité de Jumelage avec Diaranguel (Sénégal)

SiteW date de création  2013   -   Jacques GUILBOT

Président                                       Claude BERAUD
Script et recueils historiques :       Régis BOUTTET  

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Histoire Humaine

 

«Malick Samba LY :  Je suis  né en 1925… à Diaranguel ». 

 

A l’âge de 7 ans, il rejoint le marabout du village pour apprendre le Coran en arabe. Il va au champ avec son père.

Au village les aînés de famille se doivent d’aider leurs  pères pour les travaux et ne vont pas à l’école

A 9 -10 ans, son oncle étant malade, il part à Dakar dans la famille. Il y restera 1an 1/2.

 

Voilà donc que tout jeune, il était déjà un grand voyageur, car la distance par la route entre Diaranguel et Dakar est de 600 km.

« On partait de Diaranguel à pied pour aller à  Linguère. Il fallait bien 2 jours et 2 nuits pour  faire le trajet, préférant marcher la nuit en raison de la chaleur.

A  Linguère on prenait le train pour Dakar »

Il s’agissait là d’une fameuse épopée. Car si l’on regarde de près, il y a  de 150 à 200 km pour se rendre à Linguère.

 

Revenu à Diaranguel il y restera jusqu’en 1942, année où il repartira chez son oncle qui était gardien au tribunal. Il  trouve un emploi dans les travaux publics.

 

C’était son premier emploi, il se souvient qu’il gagnait 16 francs par jour. Cela dura 8 mois,  puis plus de travail… alors il revient au village.

En 1943 son père l’emmène chez un tailleur à Dakar pour qu’il apprenne le métier  pendant un an.  Après cet apprentissage,  il reste à Dakar et loue une machine à coudre pour exercer la profession.

 

Un parent travaillant dans une entreprise de construction lui donne la possibilité de se faire embaucher comme garçon de ménage pour les bureaux. Agé de 18 ans, cet emploi fut la chance de sa vie. La secrétaire madame Claire, qui semblait l’apprécier lui dit «  Malick  tu ne lis pas,  je vais t’apprendre… ».  Elle lui acheta un livre de lecture et lui apprit à lire. Madame Claire un jour lui proposa de remplacer le planton qui était parti, il accepta, elle lui dit  « j’ai  confiance en toi, t’es planton maintenant, mais pour faire le ménage amène moi quelqu’un que tu connais pour te remplacer ! » Mais il doit revenir à Diaranguel pour cultiver. Après la récolte il repartira.

Nous sommes en 1946, il trouvera une place de planton dans une entreprise de vente de matériaux, c’est alors qu’il est convoqué pour la visite militaire mais il ne fera pas l’armée, il sera exempté. Il retourne donc à Dakar chez son employeur.

 

Son père décède en 1953, il revient donc à Diaranguel. Il a 28 ans, en septembre il se marie.

 

Six mois après, il repart pour Dakar, mais son ancien patron est parti.

Malick trouvera un emploi de planton à la Compagnie  générale des Colonies  jusqu’en 1961; année où les comptoirs ferment suite à l’Indépendance du Sénégal. Il  se reclassera à la société Occidentale  Africaine qui fait de la vente de bois.  Il y restera 2 mois seulement, car il avait fait une demande à la Banque Sénégalaise de Développement, demande qui a été acceptée. Là, il exerce la fonction de planton et il prendra des cours du soir à l’école St Michel.

 

La BSD fusionne avec la BNDS (Banque Nationale de Développement du Sénégal) il sera reclassé comme aide commis, ronéotype, ce qui l’amènera à la retraite en 1980, à l’âge légal de 55 ans.

Il revient à Diaranguel et devient chef de village jusqu’en 2009.

 

Bien des hommes de cette génération ont eu ce genre d’existence, tantôt à Dakar pour travailler, tantôt à Diaranguel pour cultiver, car la vie au village était difficile. Pendant des années la sécheresse s’est installée dans cette zone sahélienne.  Pour subvenir aux besoins familiaux, il fallait bien trouver des solutions.

 

A la génération suivante, il fallut aller plus loin que la capitale où il y avait peu de travail. Bon nombre d’hommes tentèrent leur chance en venant en Europe.

 

La vie au village

Le Fleuve Sénégal frontière naturelle entre le Sénégal et la Mauritanie